Directive temps de travail: courrier envoyé par Attac France aux députés européens.
Pour info, courrier adressé ce matin même à des députés européens.
Madame, Monsieur,
Nous vous envoyons ce courrier pour vous faire connaître notre point de vue avant le vote qui doit avoir lieu dans la séance du Parlement européen de ce 17 décembre sur la directive temps de travail.
Nous voulons ici protester contre le projet de la commission et des gouvernements européens qui envisagent une véritable régression dans les normes appliquées au temps de travail.
Pour nous, la construction européenne devrait fournir un cadre pour la convergence des droits sociaux. Or la directive, si elle était adoptée dans le sens voulu par la commission, irait à l’opposé.
Nous nous opposons donc :
– à la pérennisation du mécanisme de l’opt out qui autorisera demain toutes les pressions sur les salariés pour qu’ils acceptent des horaires au delà des 48 heures hebdomadaires ;
– au calcul sur une durée annuelle des durées moyennes maximales de travail ;
– au refus de compter le présence obligatoires sur les lieux de travail comme temps de travail effectif, mesure qui mettra en cause gravement les conditions de travail des professionnels de santé et d’autres catégories encore.
Cette régression serait particulièrement grave dans le contexte de crise financière et économique alors que déjà de nombreux salariés sont confrontés au chômage.
Les parlementaires européens avec la commission des affaires sociales ont déjà montré qu’ils n’entendent pas accepter n’importe quelle révision.
Le droit de travailler doit se transformer en véritable droit à un emploi, et pour cela, le temps de travail doit être réduit dans toute l’Europe, en faisant converger le temps de travail de tous et toutes vers les niveaux de référence les plus bas.
C’est aussi pour nous, le moyen d’assurer une égalité des salariés entre ceux qui n’ont droit qu’à un travail à temps partiel contraint et ceux qui sont contraints à de longues journées et de longues semaines de travail. C’est un préalable aussi pour assurer une véritable égalité professionnelle entre femmes et hommes.
Un véritable débat au parlement sur le temps de travail, et des décisions conformes aux espoirs de millions de salariés de Europe, serait un signe de nature à éclairer les enjeux à la veille des élections de 2009.
Attac France et les Attac d’Europe s’associent aux organisations syndicales dans leur protestation.
Jean-Louis Sounes
Délégué Général d’Attac France
Attac,