Attac manif du 29 janvier, 15h place Jean Jaurès , St Gaudens

29 janvier 2009 :
ensemble pour le début d’un vrai mouvement tract :  attac-29-janvier

L’association Attac s’associe à la grève et aux manifestations appelées par les organisations syndicales. Attac
entend, avec toutes les forces et mouvements sociaux progressistes, contribuer à la mobilisation pour des solutions
à la crise actuelle, qui aillent dans le sens de la justice et du progrès social.

Il y a ceux qui trinquent

La crise touche aujourd’hui dramatiquement une grande
partie de celles et ceux qui travaillent, sont au chômage
ou en retraite. L’emploi est dégradé et les conditions de
vie des salariés, déjà altérées par les années de vaches
maigres, risquent un recul encore plus fort.

Il y a ceux qui continuent comme avant

Malgré la crise financière, la distribution des stock-
options et des dividendes va continuer. La suppression
de l’exonération de cotisations sociales sur les stock-
options, qui avait été un moment envisagée, est abandonnée.

Une politique gouvernementale…

Bouclier fiscal, réforme des heures supplémentaires et
des 35 heures, budgets des services publics pressurés,
système de santé attaqué, mise en oeuvre de la privatisation
de La Poste, allongement de la durée de cotisation
de retraite, baisse de l’indemnisation des chômeurs…
La crise n’empêche pas la poursuite de cette politique.

… aux résultats catastrophiques

Les entreprises licencient, se débarrassent des intérimaires
et des CDD et se défaussent des aléas de leur activité
sur la sous-traitance…
Le système de protection sociale et de service public dont
bénéficiait la population de notre pays, acquis de haute
lutte par des combats commencés il y a plusieurs dizaines
d’années, a pris l’eau de toutes parts. Cette déconstruction,
oeuvre du capitalisme néolibéral depuis plus de vingt
ans, signifie que 10 % de la valeur ajoutée est passée du
travail aux profits du capital. L’Union européenne, les gouvernements
des principaux pays européens, les institutions
internationales et bien sûr les grands groupes patronaux
ont été les artisans de cette destruction.

La faute à qui ?

Cette soif de profits, ces réformes visant à capitaliser les
systèmes de retraites, à privatiser la protection sociale,
afin d’alimenter la sphère financière spéculative, ont
conduit à la crise actuelle.
Cette financiarisation est inhérente aux mécanismes capitalistes.
Et on ne nous fera pas croire que, pour résoudre la
crise, il suffirait de « moraliser » le capitalisme.

Une crise globale

La crise s’installe alors que les écosystèmes sont de plus en
plus menacés par ce système qui étend son mode de production
partout sur la planète, multipliant le transport des
marchandises, désertifiant des régions entières. Le réchauffement
climatique est maintenant avéré.
La crise énergétique n’a pas disparu malgré la baisse du
prix du baril de pétrole, car la question des limites des ressources
énergétiques demeure posée.
L’agriculture est, comme le reste, sous la coupe des multinationales
qui veulent imposer aux paysans et à toutes les
populations des productions industrialisées dont elles seules
auront le contrôle.
Les produits alimentaires sont soumis aux spéculateurs,
provoquant des situations dramatiques, tantôt pour les
paysans soumis au libre-échange qui voient les prix baisser
dramatiquement, tantôt pour les populations qui ne peuvent
plus se nourrir.
Énergies renouvelables, autosuffisance alimentaire, développement
socialement et écologiquement durable, voilà
les enjeux à prendre en compte pour sortir de la crise
actuelle.
La mondialisation de la production, des échanges de biens,
de services, de capitaux… amène aujourd’hui tout le
système dans la crise. Le chômage et le nombre de familles
sans logement augmentent partout sur la planète, tandis
que les revenus les plus bas diminuent. La dette qui étrangle
les pays du Sud est moins importante que les sommes
qui ont été déboursées pour rétablir les banques en
faillite !

Tous ceux qui nous avaient dit que les « réformes »
étaient inévitables tentent aujourd’hui de sauver la face.
Bien plus, ils souhaitent rétablir au plus vite les conditions
de nouveaux profits. Voilà pourquoi les mesures prises
sont insatisfaisantes : les injustices sociales et fiscales
sont maintenues, aucune privatisation n’est annulée,
aucune mesure contre la protection sociale n’est remise
en cause, et l’argent donné aux banques ne correspond
en rien à un contrôle de leur activité, encore moins à des
nationalisations.

ne pas jeter sur la voie publique

Pour vous informer ou rejoindre l’association Attac France :
66-72, rue Marceau – 93100 Montreuil-sous-Bois. Tél. : 01-41-58-17-40 – Fax : 01-43-63-84-62
Courriel : attacfr@attac.org – Internet : www.france.attac.org


Attac fait des propositions
alternatives au système :

Mise au pas de la finance

Attac demande l’abrogation des clauses interdisant toute
restriction au mouvement des capitaux (article 63 du
traité de Lisbonne) et la création d’une taxe sur toutes les
transactions financières (de type taxe Tobin). Il est urgent
de supprimer les paradis fiscaux, et d’interdire les fonds
spéculatifs qui déstabilisent les marchés. Nous demandons
la création d’un pôle financier public couvrant l’ensemble
du secteur bancaire à l’échelle européenne, et
soumis au contrôle citoyen.

Des mesures immédiates contre la pauvreté

Un revenu minimum permettant à chacun, chômeur,
salarié ou retraité, une vie décente en accédant au logement,
à la santé et à une alimentation équilibrée.

Justice sociale et harmonisation fiscale

Les salaires bas et moyens doivent augmenter et les très
hauts revenus doivent être mis à contribution pour financer
la protection sociale : systèmes de santé, retraite, assurance
chômage.
Il est nécessaire que l’Europe harmonise vers le haut l’imposition
sur les sociétés.

Défendre et localiser l’emploi :

Les licenciements doivent être interdits dans les entreprises
qui font des profits et le temps de travail doit être réduit.
Les productions visant le marché local doivent être maintenues
sur place, une véritable politique industrielle doit
concilier création d’emplois et respect de l’environnement.

Des services publics renforcés

Il faut un moratoire sur la libéralisation des services
publics et les privatisations : renoncer au changement de
statut de La Poste, donner des moyens à l’Éducation
nationale et établir une véritable concertation avec l’ensemble
de ses usagers.

Un plan climat et énergie novateur

Des choix énergétiques nouveaux, à base d’économies
d’énergie et d’énergies renouvelables et durables, sont
indispensables pour répondre à la crise écologique globale.
Les plans de relance industrielle doivent être pensés en
fonction de leur reconversion nécessaire.

Une crise des institutions internationales

Depuis des années, les institutions internationales, Fonds
monétaire international, Organisation mondiale du commerce,
Banque mondiale, G8 prônent des politiques de
libre-échange, d’ajustement structurel, font pression sur les
pays du Sud pour privatiser, libéraliser, ouvrir les marchés
agricoles, industriels, les services. Il s’agit d’organiser dans
le monde la concurrence de tous contre tous.
La faillite de ces institutions et leur caractère antidémocratique
sont avérés. Nous voulons une coopération internationale
nouvelle, nous voulons un contrôle des institutions
économiques et financières par une ONU démocratisée.

Les réponses à apporter à la crise globale exigent de mettre en cause les politiques pensées et mises en oeuvre avec
obstination en France et partout ailleurs, notamment par l’Union européenne et le G20. Pour leur faire échec, les mouvements
sociaux devront poursuivre leur combat dans la perspective de la réunion du G20 qui aura lieu en avril prochain,
et des élections européennes en juin.
Au-delà des crises socio-économique et écologique, les dérives autoritaires et sécuritaires visant à criminaliser les mouvements
sociaux et leurs acteurs montrent que la démocratie est en danger. Le combat pour davantage de solidarité
et de justice est un combat de civilisation.