Soirée ciné-rencontre Amnesty 12 mai

EAU+ARGENTEE+SYRIE+AUTOPORTRAITSoirée rencontres associées  avec Amnesty  et le régent pour présenter le documentaire « Eau argentée ».

12 mai à 20h30 au cinéma le Régent à Saint Gaudens.

La projection sera suivie d’un débat avec  Joël Jovet de la commission Liban –Syrie d’Amnesty  France.

Documentaire de
Ossama Mohammed et
Wiam Simav Bedirxan
France –Syrie 2014 – 1h43
Débat avec Joël Jovet responsable
commission Liban-Syrie Amnesty
International France
Nous ne sommes pas sans nouvelles de la guerre en Syrie, qui sévit
depuis maintenant trois ans. Au début rares, les images ont percé
peu à peu, puis déferlé sur YouTube. Certaines d’une violence
presque insoutenable, filmées par des milliers de Syriens : scènes de
combats de rue, de deuil, mais aussi de tortures, d’humiliations.
Comment s’y retrouver dans un tel chaos visuel ? Cette question,
Ossama Mohammed ne cesse de se la poser, dans un murmure, une
sorte de recueillement qui amortit les déflagrations. Lui reste invisible,
mais on entend sa voix, à la fois lueur, plainte, baume. Auteur
reconnu de plusieurs films (dont Etoiles de jour), ce Syrien, en exil à
Paris depuis ses prises de position en 2011 contre le régime de
Bachar al-Asad, confie, face aux vidéos qui défilent, son tourment de
ne pas être au côté du peuple qui se soulève. A travers tel ou telle
qu’il repère et singularise, il reconnaît sa propre peur, ou son
courage, sa vigueur, son chagrin.
Un cortège d’hommes en colère grossit, devient marée humaine. De
la neige tombe sur un cercueil ouvert et transporté à bout de bras. Un
adolescent prisonnier est contraint de lécher la botte de son
bourreau. Le cadavre d’un proche est traîné sur le sol, ramené au
moyen d’un grappin de fortune pour éviter les snipers. Qu’elles
témoignent d’un réalisme brutal ou étrange, toutes ces images nous
touchent, parce que Ossama Mohammed fait en sorte d’y inscrire son
propre regard. Il monte et démonte, compose une mosaïque de
l’oraison et de la méditation. Autour de l’horreur de la guerre et de la
fascination qu’elle exerce malgré tout.
En la personne de Wiam Simav Bedirxan, il trouve un appui inespéré.
Cette jeune femme, dont le prénom kurde signifie « eau argentée »,
est, elle, plongée au coeur du conflit, à Homs. Elle entre en contact
avec lui. Un lien se crée, elle lui écrit, lui envoie ce qu’elle filme, au
jour le jour, de sa ville assiégée : un enfant qui fleurit la tombe de son
père avec un bouquet de coquelicots, des chats estropiés, dont les
va-et-vient dans les rues désertes sont un encouragement à tenir.
Fragments de poésie arrachés au réel, traces d’espoir et de larmes,
sur fond de bâtiments éventrés. De confession solitaire, le film glisse
alors vers la correspondance inédite en temps de guerre : un journal
puissant à deux voix, harmonisé de manière très fine — entre les «
cling » des mails reçus et le lamento envoûtant de la diva Noma
Omran. Des milliers de kilomètres séparent Simav et Ossama, mais
les rapproche leur amour d’un cinéma qui croit aux noces de la
beauté et du combat politique. — Jacques Morice (Télérama)
Ne pas jeter sur la voie publique – IPN